- Le livre « Villa Air-Bel 1940-1942, un phalanstère d’artistes »
- Alain Guyot – Diana Pollin – Editions de la Villette parution en octobre 2013
- Rien ne prédisposait Varian Fry à l’héroïsme. Fils de famille bourgeoise, éduqué à Harvard, Fry se rebellait contre le monde en marche vers le totalitarisme. Envoyé à Berlin en 1935 pour un reportage sur le nazisme, le journaliste de 28 ans prend conscience de la menace qui allait s’abattre sur les juifs et mettre l’Europe à feu et à sang. Sa clairvoyance l’amène à former le Centre Américain de Secours en 1940 avec le soutien de la Présidente Eleanor Roosevelt et le Musée d’Art Moderne de New York. La mission du C.A.S. fut de sauver des artistes et intellectuels de renommée regroupés à Marseille, capitale de la Zone Libre de « l’Etat Français. » Regroupés ? Oui, mais surtout piégés ! La Zone Libre fut un vaste camp d’internement dans l’attente de l’inévitable invasion nazie. Le temps fut compté.Fry arrive à Marseille le 14 août 1940 pour une mission de 3 semaines pour sauver 200 personnes dont: Victor Serge, romancier, essayiste et trotskyste, André Breton, les peintres Oscar Dominguez, Wifredo Lam, Max Ernst, Hans Bellmer, Marcel Duchamp, Victor Brauner, Jacques Herold, Jacques Lipschitz, André Masson, Marc Chagall, les écrivains Heinrich et Golo Mann, Franz Werfel, Lion Feuchtwanger, Benjamin Peret, les philosophes Hannah Arendt, Anne Seghers, et Claude Lévi-Strauss, les scientifiques, Otto Meyerhof, prix Nobel de la Médecine et Wanda Landowska, la claveciniste.3 semaines? Fry restera 13 mois et sauvera plus de 2000 personnes.La mission de Fry est aussi le récit d’une rencontre avec la Villa Air-Bel, vestige d’une autre ère, d’une France humaniste et éclairée par les idéaux républicaines. La France qui a enchanté Varian lors de ses voyages de jeunesse… Il la retrouve dans ses garnitures et équipements éloquents sinon vieillots, dans son jardin à la française, et sur son belvédère surplombant la vallée de l’Huveaune. Il installe ses artistes/candidats à l’exil dans cette Villa devenue « Château Espère Visa, » et réinvente un pays où il n’était pas interdit de penser, de parler et de créer librement…comme avant!C’est toute la brève aventure que relate cet ouvrage à deux voix.
Regrettant la démolition de la Villa Air Bel en 1982, les auteurs s’emploient tant par le récit que par le dessin à une restitution y compris en nous livrant les coulisses de ce travail mené avec les étudiants en architecture.
Diana Pollin, américaine de naissance et marseillaise de coeur a enseigné l’anglais tout en se dédiant à l’écriture. Alain Guyot, architecte enseignant à l’Ecole Nationale Supérieure d’architecture de Marseille s’est attaché avec ses étudiants à faire revivre la villa.
Posted on 24 mars 2014 by
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